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Mon voyage à Tripoli

Photo de Tripoli

Le dimanche 20 août 2023, avec deux amis, nous nous sommes lancés sur la route en direction de Tripoli, au Liban. Comme toutes les aventures, celle-ci commence très tôt, bien avant le lever du soleil dans une ruelle sombre et isolée. Non, je plaisante ! Encore fatigué des révisions tardives de la veille, nous avions décidé de prendre notre temps ce matin-là et notre voyage commence donc vers 10h, à Cola, un carrefour bien animé dans le sud-est de Beirut d’où partent des bus et van pour tout le Liban (ou presque). Après environ deux heures de route, au fond d’un van, nous sommes arrivés à midi dans la seconde plus grande ville du Liban, celle qu'on surnomme "Omm el fou2ara" (la mère des pauvres) selon le chauffeur de Taxi. Photo van Mon projet consistait à nous aventurer dans les ruelles de la ville, sans GPS, peut-être rencontrer des locaux qui pourraient éclairer notre chemin et nous partager leur perspective sur la situation de la ville. Ainsi, c’est avec cette idée en tête que commence notre "méchwar" (balade) à travers les rues animées du souk. En nous perdant à travers les rues et ruelles, nous nous sommes retrouvés dans élégant hammam de l’ère ottomane construit à la fin du XVIIème siècle toujours en activité. Là-bas, un homme imposant d'1m90 pour 150 kg m'a proposé un massage que j'ai poliment refusé... Tripoli est également célèbre pour son savon… Alors, nous avons également fait un arrêt dans un magasin qui en vendait à Khan el Saboun. C'est là que nous avons croisé par le plus grand des hasards Marilyn, une Libanaise qui avait voyagé avec nous en Jordanie. Elle nous a expliqué qu’elle avait loué avec un groupe d’ami un bateau pour pouvoir se rendre à l’Île du Palmier (également appelée l'Île aux Lapins), une île paradisiaque à quelques kilomètres au nord de Tripoli. Cette nouvelle perspective de visite en tête et les adieux effectués, nous continuions notre méchwar (j’espère que vous suivait toujours) vers la Grande Mosquée El Mansouri, la plus ancienne mosquée du Liban. Après une pause pour contempler l’architecture, nous avons continué notre chemin vers la deuxième mosquée renommée de la ville située non loin de la première. Pour y parvenir, nous avions à traverser un cimetière et alors que nous pénétrions dans ce lieu, trois ou quatre hommes sont venus vers nous avertir qu'il y avait des tirs en cours sur notre chemin. Au début, nous avions pensé à un règlement de comptes, mais ils nous ont expliqué qu'il s'agissait en réalité de l'enterrement d'un martyr, et que la tradition voulait que des coups de feu soient tirés dans le ciel à de telles occasions. Mes amis, inquiets (à juste titre peut-être), ont préféré rebrousser chemin et aller visiter une autre partie de cette ville si riche. Ainsi, nous avons décidé de nous rendre à la citadelle de la ville, connue sous le nom de château Saint-Gilles. Cette citadelle a été construite lors des croisades, mais je dois admettre que je n'en savais pas beaucoup plus à ce sujet à ce moment-là. Ce que nous avions découvert, c'est qu'elle était immense, abritait une église, une prison, une mosquée, et des tombes, témoins sans doute des différents régimes ayant pris son contrôle au fil des époques. La citadelle étant située en hauteur, nous avion une vue panoramique sur la ville et de là-haut, il faut dire que j’avais parfois l’impression d’avoir été transporté à Rio de Janeiro tant certains quartiers de la ville à l’allure de favelas. Après la visite du château, nous avons pris un tuk-tuk (véhicule de transport léger) en direction d'El Mina, le port de Tripoli. Le trajet, au prix de 50 000 livres libanaises (moins de 50 centimes) par personne était génial ; nous arpentions les rues de la vieille ville et des quartiers plus moderne à bonne vitesse tandis le chauffeur nous parlait de la situation des locaux. Je vous parlerai plus longuement d’El Mina lorsque je vous conterai notre deuxième visite de la ville ! Une autre merveille de Tripoli est le Hallab ! J'y ai dégusté pléthore de sucreries et sûrement l'une des glaces les plus délicieuses que j’ai pu gouter durant ma courte vie. La marque libanaise Hallab est une pâtisserie orientale de renommée mondiale, fondée en 1881 à Tripoli, au Liban. Depuis plus de 140 ans, la marque s'est forgé une réputation exceptionnelle pour ses desserts exquis et ses pâtisseries orientales. Un détail important à noter à propos de Tripoli est la pauvreté qui y règne. Le surnom de "la pauvre" est bien mérité. En effectuant quelques recherches, j'ai découvert que 36 % de ses habitants vivaient sous le seuil de pauvreté, et 60 % des jeunes étaient au chômage. Dès notre arrivée, une demi-douzaine d'enfants, pour la plupart syriens, ont commencé à nous courir en mendiant. Néanmoins, malgré la pauvreté, on pouvait facilement voir que la ville avait été florissante à une époque pas si lointaine. L'architecture des bâtiments et les vestiges de lieux publics demeuraient magnifiques, même si la poussière les avait recouverts. Il y a encore beaucoup à raconter sur la ville : El Mina, Abu Fadi, son passé, son importance dans la région, sa population et son déclin… Pour le moment je vous laisse patienter avec ces quelques clichés… A bientôt!